Marie Cogan Sophrologue

Accueillir la colère

La colère chez l'enfant y faire face avec bienveillance

Les crises de colère ont partie du développement normal de l’enfant, particulièrement lorsqu’il souhaite s’affirmer …

colère

Commençons par une citation : “La colère n’est jamais sans raison, mais c’est rarement une bonne raison?” Benjamin Franklin

Le mot “émotion” vient du latin “emovere” qui signifie mouvement. Une émotion est donc une énergie qui nous met en mouvement.

1- Prendre conscience de sa relation à la colère en tant que parent

Comment je vis mes émotions ? Comment je les gère ? M’est-il facile de les identifier ? Me sont-elles utiles et si oui à quoi ?

2- Diminuer l’intensité des sensations émotionnelles trop désagréables

Pratique 1 : Éveiller rapidement un sentiment d’apaisement, de sérénité et de confiance. :
 
Installez-vous, le plus confortablement possible. Laissez passer toutes les pensées inutiles en cet instant. 
Reliez-vous à la présence de tout votre corps peut être en visualisant que vous vous balader à l’intérieur de votre corps ou encore vous pouvez toucher chaque partie de votre corps.
Laissons notre respiration s’apaiser … Elle devient plus lente, plus profonde … Rythme de détente … A chacune de nos respirations laissons venir peut-être une image, un mot, une odeur, un son qui évoque pour nous la détente, la paix … A chaque respiration ce sentiment de calme nous imprègne un peu plus …
Afin de sortir de la pratique, vous pouvez prendre des respirations plus amples et mobiliser chaque partie de votre corps en commençant par la tête, les pieds ou les mains puis vous pouvez entendre les bruits plus ou moins lointains, sentir les odeurs, le contact avec vos vêtements.
 
Pratique 2 : Libérer les tensions inutiles et le négatif en général : audio 
 
Pratique 3 : Inspirer  rapidement dans votre ventre et expirez en soufflant le plus lentement possible en sentant le ventre se vider et rentrer le nombril vers colonne vertébrale … Plusieurs fois si vous le désirez . La respiration par le ventre accompagne la détente.

3- Redécouvrir la nature et la fonction de la colère

Lorsque nous sommes en colère nous sécrétons deux hormones: 
 
 – L’adrénaline qui est  sécrétée lors de situations de danger ou pendant une activité physique intense.

Elle nous permet de résister à la douleur et de faire face à un danger (se sauver ou se défendre). Elle se fixe sur des organes comme le cœur, le pancréas, les reins, les intestins, la peau, les artères. 

– Le cortisol intervient quelques minutes après l’arrivée de l’adrénaline.  Elle transforme les graisses en sucre, elle oriente cette énergie vers les muscles des jambes dans l’éventualité d’une fuite en courant !                                                                   Le corps ne faisant pas la différence entre les différentes situations de stress, il va fabriquer du cortisol aussi dans le cas de la colère.  1 minute de colère = 1h pour que l’hormone redescende ! 

Ce mécanisme à des conséquences : 
“Nous sommes comme déconnectés de notre cortex préfrontal, de notre capacité à prendre des décisions logiques. Nous sommes alors physiologiquement incapables d’accéder aux fonctions supérieures de notre cerveau et sommes en prises directes avec notre stress. Le cortex pré-frontal ne joue plus son rôle de modérateur des émotions.

“Le développement du cerveau et des connexions neuronales s’achève à 25 ans : les enfants et adolescents sont donc beaucoup plus sujets à des réactions de fuite, d’attaque ou d’immobilisme que les adultes !”

 https://apprendreaeduquer.fr/

 
Lorsque notre enfant est en colère contre nous, c’est un moyen pour lui définir ses limites, ses valeurs, ce qui lui plait, ne lui plait pas.
Prendre en compte les antécédents et les conséquences nous permet de comprendre le but du comportement et de savoir ce qu’il attend de cette expérience.
 
Antécédent = Comprendre le but du comportement : 
-Pour obtenir ce qu’il veut?
-Pour attirer l’attention?
-Pour échapper/éviter une situation?
 
Conséquences = Savoir ce qu’il apprend de cette expérience : 
-Crier va permettre d’attirer l’attention?
-Ne pas respecter les règles permet de tester ses propres limites?
-Rester dans sa chambre à peut être pour conséquence une distanciation des liens familiaux mais une aussi une intériorisation sur qu’il est ?

4- Clarifier le besoin derrière l'émotion

Si l’on part du constat que s’ il est en colère c’est que l’une de ces valeurs, qu’un de ses besoins n’est pas respecté, accueilli. 
 
Nous pouvons chacun :
 
– communiquer nos valeurs, nos besoins : j’ai besoin d’intimité …
– communiquer autrement nos valeurs, nos besoins : j’ai besoin d’intimité, j’ai besoin d’être seul …
– accepter que nous n’ayons pas les mêmes besoins, valeurs : Tu as besoin d’intimité et moi j’ai besoin d’être en lien avec toi, nous pouvons peut être équilibrer les moments que nous partageons ensemble et les moments ou tu es dans ta chambre?
– remettre en question notre valeur en tant que parent (est elle vraiment la mienne) : Est ce que c’est vraiment important pour moi que l’on passe tous les jours du temps ensemble ou est ce important que le temps passé ensemble soit de qualité?
– assurer que je n’interprète pas la situation : Il ne veut pas passer du temps avec moi est ce que cela veut dire qu’il me rejette ou qu’il va mal? Il rentre plus tard que prévu, est ce contre moi? ou est ce juste qu’il s’amusait? 
 
Bien sûr, il est nécessaire de rappeler ce qui est important pour nous dans ces situations mais notre réaction sera certainement plus juste si ces paramètres sont pris en compte. De plus accueillir le besoin “je comprends que tu veuilles rentrer tard, que tu veuilles t’amuser” ne veut pas dire laisser faire. “Je comprends ton besoin … voici le cadre.” 
 
Concernant le cadre, il est plus facile de le poser :
– avec des phrases affirmatives :
“Maintenant, c’est l’heure, mets ton manteau.” (en ayant prévenu avant qu’il ne reste que 10 min … ou visuellement avec un timer.
– en laissant des choix, par exemple : 
“Mon choix de parent, c’est que tu joues 2h aux écrans. Toi, tu peux choisir ce à quoi tu joues.”

5- Verbaliser ce que nous a "apporter" la colère (à froid!)

Le parent : “Qu’as-tu appris sur tes besoins lorsque tu t’es laissé traversé  par la colère?”
L’enfant ou l’ado : “Que j’avais besoin d’intimité, de m’amuser …”
Ou
Le parent: “J’ai eu l’impression que tu avais besoin d’intimité, de t’amuser. C’est bien ça?”
L’enfant ou l’ado : “Oui, c’est bien ça.” ou “Non, c’est ….”
Ou
Le parent : “J’ai appris que c’était très important pour moi de passer du temps de qualité avec toi.”
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